Les adresses utiles :

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Un problème, un renseignement, un conseil ?



La CGT développe une importante activité de renseignement et de défense juridique des salariés. Elle contribue ainsi à l'efficacité des juridictions du travail, et en premier lieu des conseils de prud'hommes qui ont à connaître de tous les litiges individuels entre employeurs de droit privé et salariés. Plusieurs évolutions récentes de la jurisprudence en sont la conséquence directe.

Cependant la complexité croissante du droit du travail, qui procède à la fois de la loi, des accords collectifs de branche ou d'entreprise, des contrats individuels et de la jurisprudence nous conduit à privilégier l'accueil de proximité et le conseil personnalisé, nécessaires pour un traitement efficace des problèmes rencontrés.

C'est pourquoi la CGT n'assure pas de service centralisé de renseignement juridique. En revanche, la plupart des Unions locales ou départementales de la CGT et de nombreuses organisations professionnelles tiennent des permanences où vous pourrez être accueillis et conseillés.

Vous en trouverez les coordonnées auprès d'un militant CGT connu de vous, dans des sources d'information locale (bulletins municipaux, inspection du travail, etc.) ou dans le site Internet à la rubrique Notre réseau.

Mais dès maintenant, ces quelques conseils vous seront utiles :

1. Mieux vaut prévenir que guérir! Si vous pensez que vos droits ne sont pas respectés, si vous percevez une attitude hostile de votre employeur ou une situation susceptible de générer un conflit, si votre emploi vous semble menacé… n'hésitez pas à prendre contact avec nous.

2. En cas de conflit (ou de menace de conflit) avec votre employeur, notez soigneusement tous les faits, éléments matériels, éléments de preuve, possibilités de témoignage… pouvant servir à étayer une éventuelle procédure judiciaire.

3. Ne laissez pas sans réponse un avertissement injustifié qui pourrait grossir un dossier disciplinaire et justifier ultérieurement une sanction plus grave.

4. Prenez le temps de la réflexion (et si nécessaire du conseil) avant d'envoyer ou de signer un écrit, même (et surtout) si l'employeur vous en presse.

5. Si vous être convoqué à un entretien préalable à licenciement et s'il n'y a pas dans votre entreprise un élu du personnel susceptible de vous assister, vous pouvez être accompagné d'un conseiller du salarié. Vous en trouverez la liste (ainsi que l'indication de l'organisation syndicale qui l'a présenté) dans les mairies et, bien-sûr, dans les permanences de la CGT.




Connaître vos droits


Un droit en mouvement

Construit au fil des luttes sociales et de l'action syndicale, le droit du travail est aujourd'hui un ensemble riche et nécessairement complexe de règles protectrices.

Il confère à chaque salarié des droits individuels, impose l'application à tous de garanties collectives et fournit aux salariés des moyens pour s'organiser et défendre leurs intérêts : droit syndical, délégués du personnel, comité d'entreprise, commission paritaire dans le secteur public, etc.

Il fait l'objet de mises en cause permanentes : pour les organisations patronales, en premier lieu le MEDEF, il serait archaïque, inutilement compliqué et pèserait sur la compétitivité des entreprises.

Pour la CGT en revanche, le progrès social, la possibilité pour chacun et chacune de s'épanouir dans son travail sont des facteurs d'efficacité économique. Le droit du travail doit être défendu et amélioré pour tenir compte de l'évolution des conditions de travail et des besoins des salariés. Nous agissons aussi à l'échelle européenne et internationale, pour l'extension des droits sociaux et luttons contre toutes les formes de dumping social, notamment dans les pays en voie de développement.

Rien n'est définitivement acquis : nos droits ne s'usent… que si on les ignore ! Le syndicat CGT de votre entreprise, ou à défaut une permanence syndicale vous aideront à les connaître et à les utiliser. Vous pouvez également utiliser des sites Internet publics et gratuits pour accéder aux différentes sources de droits applicables à votre situation.



Les lois et règlements

Ce sont des normes décidées par le Parlement (loi) ou les pouvoirs publics (décrets, arrêtés).

  • pour les salariés de droit privé, elles sont regroupées dans le Code du travail, accessible sur le site http://www.legifrance.gouv.fr/ (rubrique les Codes) ;
  • pour les agents publics (fonctionnaires de l'État, des collectivités territoriales, personnels des hôpitaux et des établissements publics), elles constituent le statut général de la fonction publique, accessible ainsi que les différents textes complémentaires sur le site http://bifp.fonction-publique.gouv.fr/


Les conventions collectives

Ce sont des accords signés par des organisations syndicales de salariés et des organisations patronales, éventuellement étendus (cela veut dire qu'ils s'appliquent alors à toutes les entreprises concernées, qu'elles soient ou non adhérente à une organisation patronale signataire).

Elles peuvent s'appliquer à des échelles diverses : établissement, entreprise, groupe, branche professionnelle (avec parfois un champ limité à une région ou à un département), ensemble des salariés.

Depuis la loi du 4 mai 2004, les relations entre ces différents niveaux sont devenues encore plus complexes et, là encore, le conseil syndical sera particulièrement utile !

La CGT continue à agir pour que seuls soient valables les accords collectifs majoritaires (c'est-à-dire signés par des syndicats représentant la majorité des salariés concernés), ce qui n'est pas encore le cas.

Pour savoir quelle convention collective vous est applicable et en connaître le contenu, vous pouvez consulter le site http://www.legifrance.gouv.fr/ (rubrique les Conventions collectives) ou l'inspection du travail. L'employeur est également tenu d'informer les salariés sur la convention collective et les accords d'entreprise qui leur sont applicables (article L. 135-7 du Code du travail) :

  • au moment de l'embauche, le salarié reçoit de l'employeur une notice d'information relative aux textes conventionnels applicables dans l'entreprise ou l'établissement ;
  • l'employeur tient un exemplaire à jour de ces textes à la disposition du personnel sur le lieu de travail ; un avis est affiché à ce sujet ;
  • dans les entreprises dotées d'un intranet, l'employeur met sur celui-ci à disposition des salariés un exemplaire à jour de ces textes.


La jurisprudence

Souvent obscures ou insuffisantes, les lois ou conventions collectives font l'objet de litige et de décisions de justice qui les précisent et les interprètent : c'est la jurisprudence, qui a joué ces dernières années un rôle important pour le progrès social. De nombreuses décisions positives proviennent aussi de décisions des juges européens (Cour européenne des droits de l'homme ou Cour de justice des communautés européennes).

Les décisions des plus hautes juridictions françaises (Cour de cassation et Conseil d'Etat) et européennes sont accessibles sur le site http://www.legifrance.gouv.fr/ (rubrique la Jurisprudence française ou la Jurisprudence européenne). Les publications juridiques de la CGT fournissent régulièrement l'analyse des principales décisions concernant le droit social (lien publications).



Les recours



L'inspection du travail

Les inspecteurs et contrôleurs du travail sont chargés de veiller au respect de la législation sociale : emploi, temps de travail, hygiène et sécurité, droit syndical, institutions représentatives du personnel, … Ils assurent aussi la protection des salariés investis d'un mandat (délégués syndicaux) ou élus du personnel, ou ayant réclamé l'organisation d'élections de délégués. Ces salariés ne peuvent être licenciés sans leur autorisation.

Ils ont des pouvoirs étendus d'investigation sur les lieux de travail, malheureusement affaiblis par l'insuffisance des effectifs. En cas d'infractions constatées, ils peuvent adresser des mises en demeure à l'employeur défaillant ou dresser un procès-verbal, éventuellement suivi de poursuites pénales.

Tout salarié peut saisir l'inspection du travail compétente pour son entreprise (l'inspection est organisée en circonscriptions territoriales, avec des formations spécialisées pour certaines branches d'activité, transports, agriculture). L'adresse et le numéro de téléphone de l'inspecteur doivent être affichés dans chaque lieu de travail.


Les conseillers du salarié

Ils ont pour mission d'assister un salarié convoqué à un entretien préalable à un licenciement dans les établissements dépourvus de délégué du personnel. Ils et elles sont désignés par les préfets, sur proposition des organisations syndicales les plus représentatives. Leur liste figure notamment dans chaque mairie. Les conseillers proposés par la Cgt vous aideront à organiser votre défense devant l'employeur et un recours si le licenciement devenait effectif. Ils pourront aussi vous informer et vous conseiller si vous demeurez dans l'entreprise.


Le conseil des prud'hommes

Le conseil des prud'hommes (CPH) est chargé de régler les conflits individuels à l'occasion du contrat de travail (de droit privé) ou d'apprentissage.

Lorsque plusieurs salariés formulent la même demande auprès d'un employeur, le litige demeure pour chacun de ces salariés un litige individuel relevant de la compétence du CPH. Mais cela permet souvent de donner une dimension collective à l'action des salariés concernés et de créer de meilleures conditions afin d'influer sur le contenu des jugements.

Le conseil de prud'hommes est composé de juges élus, représentant à parts égales les salariés et les employeurs. Il est divisé en cinq sections spécialisées (encadrement, industrie, commerce, agriculture et activités diverses) en fonction de la profession concernée. Il comporte obligatoirement une formation commune de référé (procédure dite d'urgence).

Comment saisir le CPH ?

La saisine du conseil de prud'hommes implique le respect de certaines formalités.

Le conseil et la section compétents sont le plus souvent déterminés en fonction du lieu de travail et de l'activité principale de l'entreprise. La demande peut être formulée par lettre recommandée ou déposée au secrétariat greffe du tribunal. Votre lettre doit mentionner votre identité, votre adresse, et préciser vos demandes en chiffrant leur montant (vous êtes alors le " demandeur "). Elle doit aussi contenir tous les renseignements qui serviront à convoquer votre adversaire (ou "défendeur"). Ensuite vous êtes d'abord convoqués (par le secrétariat-greffe) devant le bureau de conciliation (sauf exception) et, en cas d'échec, devant le bureau de jugement.

Vous devez normalement vous rendre personnellement aux audiences. Munissez-vous de tous les justificatifs nécessaires (contrat de travail, bulletins de paie, courriers ...) pour appuyer vos demandes.

Lors de la procédure, employeur et salarié sont tenus de comparaître en personne. Ils peuvent toutefois se faire assister ou représenter (en cas d'absence pour raison légitime, valable et impérieuse) par un avocat ou par un salarié (ou un employeur) appartenant à la même branche d'activité, un délégué (mandaté à cet effet) d'une organisation syndicale ou patronale, ou par un conjoint (mais pas un concubin).

Les personnes (et les organisations) qui ont des revenus très modestes (à peine au niveau du SMIC) peuvent demander à bénéficier d'une aide juridictionnelle pour que l'Etat prenne en charge (en tout ou partie) les frais inhérents à la procédure (avocat, huissier, etc.). Les bureaux de conciliation ou de jugement peuvent désigner un conseiller rapporteur qui réunira les éléments d'information manquant, au besoin en entendant les parties et en les invitant à produire tout justificatif nécessaire.

Le déroulement de la procédure.

La procédure est gratuite et se décompose, normalement, en deux parties : le bureau de conciliation, puis le bureau de jugement. Devant le bureau de jugement, les décisions sont prises à la majorité absolue des conseillers. En cas de " partage des voix ", l'affaire est renvoyée à une audience ultérieure, présidée par un magistrat professionnel.
Le jugement est signifié et motivé par écrit, et adressé en recommandé à chacune des parties.
Si la décision prise ne vous paraît pas fondée, et si votre demande dépasse 3980 € (depuis le 1/1/2004), vous pouvez faire appel du jugement en respectant les délais prévus à compter de la notification de celui-ci. Certains litiges ne sont pas susceptibles d'appel, le CPH statuant en dernier ressort. Dans ce cas, seul un pourvoi en cassation reste possible.

Qu'est que le référé prud'homal ?

Le référé prud'homal est une procédure rapide et simplifiée pour régler provisoirement un litige en cas d'urgence et qui ne rencontre pas de contestation sérieuse (la double condition doit être remplie pour obtenir une décision de référé). Il faut aussi avoir recours au référé pour faire cesser un trouble manifestement illicite (par exemple la réintégration d'un salarié licencié en toute illégalité), ou pour allouer une provision (ou la délivrance des documents que la loi impose) lorsque l'obligation n'est pas sérieusement contestable. C'est la formation de référé qui apprécie le caractère sérieux ou non de la contestation à partir des éléments qui lui sont fournis.

Élection et statut des conseillers prud'hommes.

Les conseillers prud'hommes sont élus pour cinq ans et rééligibles. L'exercice des fonctions de conseiller prud'homme, y compris le temps consacré à la formation, ne peut être une cause de licenciement. Les employeurs sont tenus de laisser aux salariés de leur entreprise, membres d'un conseil de prud'hommes, le temps nécessaire pour se former et exercer leurs fonctions prud'homales (séances des bureaux de conciliation ou de jugement, audiences de référé, exécution et contrôle des mesures d'instruction...).

Le président et le vice-président, alternativement salarié ou employeur, sont élus par l'ensemble des conseillers prud'hommes pour un an, et rééligibles. Lorsque le président est choisi parmi les prud'hommes salariés, le vice-président est choisi parmi les prud'hommes employeurs et vice-versa.

La Cgt, première organisation syndicale lors des élections de décembre 2002 dispose de 2545 conseillers et conseillères prud'hommes, dont elle assure la formation et l'information permanente.

Nos permanences d'accueil pourront vous renseigner et vous guider avant l'engagement d'une procédure.


Le droit de grève

 

Principes généraux

L’exercice du droit de grève est reconnu par la constitution de 1958 qui se réfère au préambule de la constitution du 27 octobre 1946.

Les articles L.521-1 et L.122-45 alinéa 2 du Code du travail réglementent l’exercice du droit de grève dans le secteur privé en posant les principes suivants :

La grève ne rompt pas le contrat de travail, sauf faute lourde imputable au salarié (article L.5231-1 alinéa 1 du Code du travail).

Tout licenciement prononcé en raison de l’exercice du droit de grève est nul de plein droit (article L.521-1 alinéa 3 du Code du travail).

L’exercice du droit de grève ne peut donner lieu de la part de l’employeur à  des mesures discriminatoires en matière de rémunération et d’avantages sociaux (article L.521-1 alinéa 2 du Code du travail).

Aucun salarié ne peut être sanctionné en raison de l’exercice normal du droit de grève (article L.122-45 alinéa 2 du Code du travail).

 

Caractère licite d’une grève

La grève est la cessation d’activité et concertée du travail en vue d’appuyer  des revendications professionnelles (cass. soc. 18 janvier 1995 n°91.10.476 bull. civ. V n°27, D 1995 IR 50).

La cessation du travail doit être totale. La cessation du travail par un salarié isolé dans son entreprise consiste en un abandon de poste ou à un acte d’indiscipline si elle n’est pas le fait d’un mot d’ordre d’un syndicat d’entreprise, groupe de la fédération ou de la confédération syndicale.

Une grève ne peut valablement être déclenchée que pour obtenir la satisfaction d’ordre professionnelle.

Le droit de grève ne peut être exercé isolément, sauf mot d’ordre national (cass. soc. 29 mars 1995, n°95-41, bull. civ., n°111). Mais dans les entreprises qui n’occupent qu’un seul salarié, ce dernier peut exercer son droit de grève sur ses revendications (cass. soc. 13 novembre 1996, n°93-42, bull. civ., V, n° 379, D. 1997 IR 6).

 

Quel type de grève

Seules des revendications professionnelles peuvent légitimer une grève. Une grève pour protester contre la politique générale du gouvernement est illicite (cass. soc 10 mars 1961, n°3, 367, bull. civ. IV, n°333 D.1962.somm.92). Aussi le refus des blocages de salaires, la défense de l’emploi, la réduction du temps de travail... peuvent faire l’objet d’une grève licite.

Toute grève par solidarité est illicite, que ce soit pour la réintégration d’un salarié licencié ou encore contre le licenciement d’un salarié sauf si elle a un intérêt collectif professionnel.

 

Rappel :
Tout les salariés peuvent faire grève. Si l'appel couvre l'ensemble de nos professions, un salarié, même s'il est le seul gréviste dans son entreprise, peut faire grève.
Il n'y a pas de préavis, de délai de prévenance ou de déclaration individuelle à faire au préalable. On ne peut être sanctionné pour fait de grève. La grève entraîne une retenue strictement proportionnelle aux nombres d'heures de grève.

 


En cas de désaccord avec la sécurité sociale

Les bénéficiaires des prestations versées par la Sécurité Sociale disposent de différents recours s'ils estiment que leurs droits ont été mal ou pas respectés :

  • Les litiges de caractère administratifs entre assuré et caisses de Sécurité sociale dépendent d'un contentieux particulier appelé contentieux général de la sécurité sociale.
  • Les litiges de caractère médical sont soumis au contentieux technique qui examine les problèmes relatifs au degré d'invalidité ainsi qu'aux taux d'incapacité d'une personne.
  • La procédure d'expertise médicale est utilisée pour trancher les litiges éventuels survenus entre le médecin traitant et le médecin conseil de la caisse de Sécurité sociale, litiges relatifs à l'état de santé d'un malade ou d'un accidenté du travail. L'expertise médicale peut être demandée par l'une ou l'autre des parties dans toutes les étapes de la procédure de recours.

Pour la plupart des affaires : le contentieux général de la Sécurité sociale.

En cas de litige portant soit sur la reconnaissance d'un droit (par exemple faire reconnaître un accident du travail), soit sur le calcul des prestations dues, l'assuré social doit adresser sa réclamation au secrétaire de la Commission de recours amiable de la caisse de sécurité sociale qui a pris la décision contestée par lettre recommandée avec accusé de réception (délai: 2 mois à compter de la notification de la décision).

En cas de refus ou si aucune réponse n'est donnée dans le délai d'un mois, il faut saisir le Tribunal des Affaires de Sécurité sociale (TASS), toujours par lettre recommandée avec accusé de réception ou par dépôt au secrétariat (délai: 2 mois à compter de la notification de la décision de la Commission de recours amiable). Enfin, la décision rendue peut être attaquée devant la Cour d'appel si la demande dépasse 3 800 € ou si elle est indéterminée, par lettre recommandée avec accusé de réception envoyée au greffier de la juridiction qui a rendu la décision contestée (délai: 1 mois à compter de la notification du jugement du tribunal).

Si le litige est de caractère médical : le contentieux technique.
Les litiges relatifs au taux d'incapacité et à l'inaptitude au travail sont réglés par le contentieux technique. Dans ce cas la réclamation doit être adressée, par lettre recommandée avec AR, au secrétariat du tribunal du contentieux de l'incapacité (délai: 2 mois à compter de la notification de la décision). L'appel est toujours possible devant la Cour nationale de l'incapacité. Cet appel doit être formé dans le délai d'un mois par lettre recommandée avec avis de réception adressée au secrétariat du tribunal du contentieux de l'incapacité qui a rendu le jugement. Les litiges relatifs à l'état de santé du malade sont réglés par l'expertise médicale.

Assistance pour ces procédures.

La procédure est gratuite. Devant le Tribunal des Affaires de Sécurité sociale, l'assuré peut se présenter et se défendre lui-même ou (ce que nous recommandons) se faire assister ou représenter :

  • par son conjoint ou un ascendant ou descendant en ligne directe;
  • ou par un travailleur salarié exerçant la même profession et muni d'un pouvoir rédigé sur papier libre;
  • ou par un représentant qualifié des organisations syndicales de salariés muni d'un pouvoir sur papier libre;
  • ou par un administrateur ou un employé de l'organisme partie à l'instance ou un employé d'un autre organisme de sécurité sociale ;
  • ou par un délégué des associations de mutilés et invalides du travail les plus représentatives ;
  • ou enfin par un avocat.



Actualité juridique



Du nouveau dans la recherche des preuves…

Lors d'un procès contre son employeur le salarié se trouve souvent confronté à un problème de preuve. Il dispose de peu de moyens efficaces pour obtenir la production de documents sur lesquels l'employeur exerce un droit de rétention.

Il peut, pour démontrer le bien fondé de sa demande avoir besoin de produire des documents de l'entreprise dont il a eu connaissance dans l'exercice de ses fonctions et les photocopier pour pouvoir les utiliser pour les besoins de son argumentation.

Les employeurs réagissent fréquemment en invoquant une soustraction frauduleuse, en indiquant qu'ils sont propriétaires des documents et que le seul fait de les reproduire constitueraient un vol.

Jusqu'à présent ce problème a donné lieu à des solutions différentes de la part de la Chambre criminelle de la Cour de cassation et de sa Chambre sociale :

  • Cette dernière reconnaissant le droit pour un salarié de produire en vue d'assurer sa défense, dans le procès qui l'oppose à son employeur devant le juge prud'homal, les documents de l'entreprise dont il a eu connaissance dans l'exercice de ses fonctions.
  • La Chambre criminelle considérant quant à elle là qu'il y avait vol lorsqu'un salarié appréhendait un document de l'entreprise le temps nécessaire à sa reproduction.


Celle-ci vient enfin de modifier sa jurisprudence. Elle décide, dans un arrêt du 11 mai 2004, que la salariée doit être relaxée au motif que "les documents de l'entreprise dont la prévenue avait eu connaissance à l'occasion de ses fonctions et qu'elle a appréhendés ou reproduits sans l'autorisation de son employeur étaient strictement nécessaires à l'exercice des droits de sa défense dans le litige l'opposant à ce dernier.", reconnaissant ainsi la légitimité de son action.

Cette solution paraît être de bon sens puisqu'elle permet un procès équitable et rétablit l'égalité des armes entre les parties. Elle prend en compte la nécessité des salariés d'établir leurs droits et les difficultés qu'ils rencontrent dans l'administration de la preuve.

Cette décision pose cependant deux limites :

  • Le salarié doit disposer des documents à l'occasion de ses fonctions.
  • La reproduction des documents doit être strictement nécessaires à l'exercice des droits de sa défense.


Cet arrêt a une grande importance pratique : dans les conditions exposés plus haut, toutes demandes de sursis à statuer formée par un employeur au motif de " vol de documents" produits devant le conseil de prud'homme doit être rejetée.

Cour de Cassation - Chambre criminelle
Arrêt n° 2878 du 11 mai 2004